MidiLibre Édition du dimanche 22 novembre 2009
Photos Pierre SALIBA
Pour
un joyeux merdier, c'était un joyeux merdier, hier entre Montblanc et
Béziers en empruntant le CD 28. Les automobilistes qui ont emprunté cet
itinéraire ont en effet mis un peu plus de 4 heures pour effectuer les
quelque 40 km qui séparaient les deux communes.
Une raison à tout
cela : 200 personnes simulaient ce qu'allait être cette route une fois
que la décharge de la Vallasse serait ouverte. Et de cette décharge qui
va accueillir les déchets de l'ouest Hérault, ils n'en veulent vraiment
pas.
« Cette décharge va impacter le tourisme, va nuire à l'environnement, scande Cyril Gaudy, conseiller municipal de Bessan, mais aussi président du collectif intercommunal contre la décharge. Si jamais une infiltration se produit, c'est l'eau potable de 28 communes qui va être polluée.
Le préfet veut contre tous
nous imposer cette société privée qui fera ce qu'elle voudra sur ce
terrain. Nous sommes contre tout cela, les élus sont contre, les
habitants n'en veulent pas. Même les parlementaires locaux nous
soutiennent. » Des parlementaires qui brillaient d'ailleurs par
leur absence hier soir devant la sous-préfecture où même le
représentant de l'État a refusé de recevoir une délégation de
manifestants. Une attitude qui donne de l'eau au moulin de Robert
Clavijo, bien connu pour ses positions en faveur de la protection de
l'environnement.
« Cette décharge est dangereuse pour l'environnement, assure Robert Clavijo. La
loi impose de réduire le tourisme (sic) des déchets, mais certains élus
s'en moquent. Avec ce site nous allons voir converger des trains
entiers de camions vers La Vallasse. La route ne supportera pas ce
trafic. »La solution serait donc d'élargir cette voie, mais le
Conseil général de l'Hérault acceptera-t-il d'aller contre la volonté
des représentants de 28 communes ? Ce n'est pas certain.
Depuis
mars 2002 existe le plan départemental d'élimination des déchets. Ce
dernier n'est pas mis en oeuvre pour deux raisons essentielles selon
Robert Clavijo : « Il est très simple à mettre en oeuvre et ne peut
enrichir personne d'une part. En plus les élus préfèrent les grosses
installations qui font appel à des sommets de technologie. Qu'on se le
dise : le compostage n'intéresse personne. » La commune de Béziers,
qui est intéressée dans cette décharge dans le cadre de la communauté
d'agglo, vient pourtant de relancer le tri sélectif. Mais au lieu de
séparer les ordures ménagères des déchets verts, depuis le 16 novembre
on mélange tout. Ce mélange aura alors, quoi qu'on en dise, toute sa
place dans la décharge de La Vallasse qui est couplée d'une unité de
méthanisation des déchets qui produit des bio gaz, inflammables,
explosifs et toxiques...
Jean-Pierre AMARGER